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Quentin Johnston est un très bon athlète et explosif pour sa taille (6’4’’, soit 1.93m). Il a le meilleur rapport gabarit/vitesse de cette cuvée, et de loin. Possédant la vitesse nécessaire pour jouer sur l’extérieur et y « burn » n’importe quel CB, mais aussi l’explosivité pour faire mal en open field une fois qu’il a la balle en main.

Malgré son gabarit hors normes, il manque cruellement de puissance. On est plus sur un profil très longiligne avec de longs segments.

Johnston a de très bonnes releases sur tracés courts, mais ce sont des releases qui ont tendance à enlever du temps car elles se font souvent avec un pas en arrière (le fameux « pas négatif »). Que l’on aime ou pas, ce genre de releases mal exécutées au niveau supérieur pourraient rapidement le mettre en grande difficulté.

Face à de la Press, je l’ai souvent vu en difficulté, avec un manque de puissance notamment dans le haut du corps pour se défaire de son vis à vis. Ses panoplies de séparation (les double moves par exemple) sont bien exécutées, mais Quentin ne se sert absolument pas de son physique et de ses bras pour en créer, ce qui va être encore un gros problème au haut niveau.

Johnston est un route runner très correct pour son gabarit, il court très bien les tracés intérieurs courts et intermédiaires. Pour ce qui est des tracés verticaux, je ne dirai pas qu’il les court mal, mais il a tellement du mal à s’imposer physiquement qu’il est pour lui très difficile de se créer de bonnes opportunités de catch. Son manque d’agressivité dans ses catchs contestés est un problème, et encore une fois il doit mieux se servir de son gabarit sur les ballons « 50/50 ». Avec sa taille on devrait être proche du 80/20 en sa faveur, mais on est plus souvent sur du 40/60.

Comme vous pouvez vous en douter maintenant, Quentin ne m’a absolument pas rassuré sur son run block. Tout ça manque d’engagement, de puissance, de technique…

Autre point négatif, j’ai un gros problème avec ses « ball skills » : il dispose d’un catch radius important mais s’en sert très mal, il attend toujours que le ballon lui arrive dans les mains (« body catch »). Cela a été un véritable problème contre Julius Brents (CB, Kansas State) qui est lui aussi très grand (6’4’’ tout comme Johnston). Le point positif étant qu’il a connu une amélioration sur sa capacité à catcher la balle car sur ses deux premières saisons il y avait beaucoup de drops de sa part.

En revanche, Johnston a beau avoir quelques défauts, il reste néanmoins une vraie menace ballon en main. Il a toutes les qualités athlétiques pour aller chercher des « yards after catch ». Seul petit point noir dans ce domaine, j’ai noté qu’il ne change pas de main de protection quand il court, il garde le ballon uniquement côté gauche.

En conclusion de ce scouting, je vais commencer par la chose qui fâche : non, Quentin Johnston n’est pas un top 10 de cette draft comme on peut le voir un peu partout. Il a de grosses qualités athlétiques pour son gabarit certes, mais s’il ne peut pas profiter de cette taille et de ces longs bras pour être un WR dominant, que va-t-il pouvoir faire ? Le National Championship face à Georgia a été une grosse indication du travail qu’il reste à accomplir pour Johnston.

Je pense qu’il sera un « X WR » (receveur extérieur aligné côté faible, ce qui veut dire souvent isolé dans des formations en 3 par 1) dans un premier temps, principalement utilisé sur des screens ou des tracés courts/intermédiaires intérieurs, mais sinon il devrait être aligné dans le slot, sauf si un coaching staff lui fait prendre conscience de son potentiel en une off-season.

Comme dit plus haut, je ne vois pas Johnston comme un top pick, et c’est pas le NFL Combine (qui me rappellera ce que je sais déjà de lui sur le point de vue athlétique) qui me fera changer d’avis. Je le vois comme un talent de milieu ou fin de deuxième tour, avec beaucoup de développement pour être un vrai Wide Receiver digne d’être un #1 dans une équipe NFL.