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Noah est un joueur pour qui j’ai beaucoup d’affection. Véritable roc dans cette défense des Ducks depuis son année freshman, il est devenu au fil des saisons un leader aussi bien vocal que par l’exemple. Même cette année dans une défense d’Oregon en grande difficulté, il a été l’un des meilleurs éléments.

En constante progression depuis sa 1ère titularisation, cette saison a tout de même été compliquée pour lui. Il a du réapprendre à jouer au football dans un schéma plus professionnel et, si statistiquement il a décliné, je peux vous assurer que d’un point de vue global il a bien progressé. Lui qui était un spécialiste du run stop et une infatigable machine à plaquer, mais qui peinait beaucoup sur ses couvertures en situation de passe, a évolué. En Zone ou en Man, il lit désormais mieux, drop plus rapidement, reste en mouvement et semble plus agile et plus serein quand il se retrouve à devoir « sit » dans sa zone. Ses angles d’attaque pour aller couvrir les RBs en Man se sont aussi nettement améliorés.

Cette saison, malgré ses relatives capacités athlétiques, Dan Lanning (HC d’Oregon) n’a pas hésité à l’aligner à de multiples reprises face à des slot WRs ou des TEs. Si le résultat n’avait rien d’extraordinaire, il était vraiment très correct et ajoute, donc, une corde à son arc.

S’il s’est amélioré sur ses couvertures, Noah n’a pas décliné face au jeu de course adverse et reste aussi un vrai danger en pass rush. Il a 7.5 sacks en carrière, le tout en jouant Mike LB. Il est une menace en situation de blitz et peut être dévastateur sur certains stunts. Son seul problème sur cet aspect du jeu est qu’il base en grande partie sa faculté à rusher le QB sur ses capacités physiques plutôt que sur sa technique. Cela ne sera plus possible en NFL vu le niveau des OLs qu’il affrontera. S’il désire rester une menace en pass rush, il lui faudra développer une palette technique plus large et, surtout, s’en servir.

Son plus gros défaut à l’approche de la Draft sera très certainement son manque de vitesse qui pourrait rebuter plus d’un coaching staff. Selon moi, si le but est de l’installer en tant que Mike LB, ce sera plus que suffisant.

Un autre souci, amplifié par la position de Mike en NFL, est qu’il ne suffit pas de bien savoir plaquer, il faut aussi être capable de parfaitement lire une attaque. C’est ici que Noah Sewell doit rapidement progresser. S’il est parfois capable de bien lire, même vraiment très bien la plupart du temps, il lui arrive aussi assez souvent de se perdre dans sa lecture en étant trop concentré sur une seule et même clé de lecture : la OL ! Point Ô combien important pour tout LB qui se respecte, la lecture sur la OL devient dure à effectuer aujourd’hui en NFL. En effet, avec l’explosion des offenses à options multiples grâce au succès de la RPO ces dernières années, lire la OL n’est plus une science exacte et Sewell a vraiment tendance à lire le flow dicté par la OL.

Comme démontré dans les paragraphes précédents, Noah s’est vraiment amélioré cette saison. Alors comment expliquer que cela ne se ressente pas sur sa fiche de statistiques ? Réponse simple : Dan Lanning. Ses schémas défensifs préparent ses joueurs à ceux pratiqués en NFL. Noah a finalement passé un an a réapprendre à jouer au football. Terminer le football de High School ou de College, il a été préparé au monde professionnel. En plus de progresser à sa position, Lanning l’a utilisé à toutes les sauces et l’a, ainsi, aidé à progresser point de vue football au sens général. Fini le Noah ILB classique, il a été placé Outside LB en dehors de la boîte, parfois carrément aligné sur le WR numéro 2 sur une formation débalancée avec 3 WR du même côté comme pourrait l’être un Safety ou un Nickel Back, ou même parfois placé sur la ligne de scrimmage en bout de ligne en tant qu’Edge Rusher. Tout cela pourrait bien lui donner un réel avantage à son arrivée en NFL par rapport à d’autres prospects au même poste, surtout à son âge.

Avec Noah Sewell, les coachs auront un MLB capable, dès son arrivée, d’être productif et actif sur le jeu de course, de rusher le QB et de couvrir convenablement. En constante progression sur ses prises de zones et sa lecture de jeu cette année, il n’aura que 21 ans lors de sa 1ère saison. Cela prouve que son plafond est loin d’être atteint. Les flashes de talent sont là. Aux coachs maintenant de les développer au mieux. Un choix du 2ème jour serait plus que correct pour Sewell mais avec son âge et son potentiel, il pourrait venir gratter à la porte en fin de 1er tour. S’il chute plus bas que le 2nd tour, potentiel steal à la position.