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Quel casse-tête cela a été de scouter Richard Gouraige. L’un de mes scoutings les plus compliqués de l’année pour le moment tant Richard est sur courant alternatif. Parfois horrible, parfois correct, souvent moyen mais qui montre aussi de temps à autres des flashes impressionnants, Gouraige reste une énigme jusqu’à maintenant. Si je vais essayer de poser sur papier ce que j’ai pu voir sur ses tapes, le résultat risque malheureusement d’être brouillon tant chacun des points qui composent le jeu de Richard reposent sur le même postulat : capable du meilleur comme du pire.

Commençons par les points qui restent constants tout au long du visionnage de ses tapes, un du côté des points forts et un du côté des points faibles. Son placement de mains est bon. Je n’irais pas plus loin car cela serait mentir. Pas correct, ni très bon, c’est bon. Il pourrait encore progresser car il lui arrive parfois d’avoir une main mal placée ici et là. Pour ce qui est du négatif et où je n’ai vu aucun flash ou différence de niveau ou d’application, son footwork n’est pas bon. J’irais même jusqu’à dire que sur certaines reps, c’est mauvais. On a le droit à tout ce qui fait un mauvais footwork : entre les pieds qui se stoppent au moment du block, les jambes qui ne s’activent pas ou trop peu sur jeux de courses (ce qui amène un autre souci, celui de ne pas créer de déplacement sur jeux de course), sa base de pieds qui a tendance à trop se resserrer quand il a engagé le block (ce qui peut le mettre parfois vraiment en difficulté). Sur protection de passe, là aussi c’est compliqué. Il n’est pas rare de le voir complètement battu à cause d’un footwork trop lent ou inexistant, ou bien de ses pieds qui se stoppent complètement alors que son rusher reste lui en mouvement et finit par s’échapper. Il peut remercier Anthony Richardson et son athlétisme pour lui avoir épargné quelques mauvaises lignes statistiques en s’échappant de la poche rapidement. Voilà pour les points fixes. Passons maintenant à la partie qui m’a le plus gênée, c’est-à-dire tout le reste.

Si Richard Gouraige peut parfois se montrer puissant et faire preuve de domination et d’explosivité dans l’exécution de son jeu, pour l’instant on ne peut qualifier cela autrement que comme des flashes. La plupart du temps, c’est tout l’inverse que nous pouvons observer : Richard semble lent et mou, il ne réussit pas à déplacer ses vis-à-vis, se fait dominer au point de block et semble sur certaines séquences manquer complètement et clairement de force et de puissance. De plus, Richard joue trop haut. Enfin là encore, c’est la plupart du temps car il lui arrive d’être capable de baisser son centre de gravité afin de profiter d’un effet de levier qui est tout autre et qui, lorsqu’il le fait, augmente grandement la qualité de ses blocks.

Un autre point où Gouraige s’amuse avec nos nerfs est son manque de technique au global. S’il est capable sur certaines actions de proposer un block d’une belle finesse technique, 80% du temps il ne semble absolument pas encore au niveau sur le plan technique. C’est malheureusement trop pour moi.

On peut dire que Richard Gouraige est un joueur sur courant alternatif. Comme je l’ai écris en introduction, s’il semble parfois être un joueur poli sur bien des aspects, il a malheureusement un trop grand nombre de répétitions où il brille sur un point et est mauvais sur beaucoup d’autres. C’est compliqué de se projeter aussi sur un plafond quand le joueur semble à la fois aussi prêt à se lancer chez les Pros et à la fois absolument pas au niveau requis pour intégrer une Practice Squad. Autre chose à signaler lors de l’étude de ses tapes, il a semblé bien meilleur quand il était positionné à droite de la ligne sur certains passages en formation débalancée pour les Gators (Guard Gauche étant le dernier homme de ligne et Gouraige qui va se placer à l’extérieur du Tackle Droit), à voir donc pour possiblement y voir un replacement en Tackle Droit.

C’est rageant de voir l’un des meilleurs OL de cette escouade sous Dan Mullen (Ex-Head Coach des Gators) être autant en difficulté. Il semble tellement perdu, ne flash finalement que trop peu, n’est pas assez dominant dans une conférence connue pour ses Linemen très physiques. Il a même été envoyé sur le banc lors du choc face au rival Georgia au profit de Barber qui a été bien meilleur sur ce match. Est-ce que ce niveau de performance est le résultat d’une blessure qui aurait mal été soignée ou Richard a t’il besoin de temps pour revenir au niveau ? Dans tous les cas, le visage qu’il a montré cette année me l’aurait fait glisser en UDFA. En revanche, si je m’appuie sur ce que j’ai pu voir de lui les saisons précédentes et sur les flashes qui, bien que trop rares, sont encore présents, je le place comme un choix du 6^ème tour (potentiellement 7^ème). Personnellement, je ne m’y risquerais pas plus tôt, pas après avoir vu son niveau de jeu cette saison.