Paris Johnson, OT, Ohio State (Junior)
Rayane M
À l’approche de la Draft NFL 2023, The Trick Play vous propose de vous plonger au mieux dans cet évènement si particulier. Découvrez les futures stars (ou désillusions) de la NFL grâce à nos « scouting reports », les présentations détaillées des meilleurs joueurs universitaires. Nouveau joueur issu de la NFL Factory d’Ohio State et deuxième partie de l’Argonath des Buckeyes avec Dawand Jones (parce que, oui, nous sommes aussi capables d’avoir certaines références pour les plus Nerds d’entre vous), j’ai nommé Paris Johnson.
Strengths :
- Joue bas/Leverage
- Mobilité, notamment sur Pass Pro
- Force dans le haut du corps/Hanches fluides
- Footwork
Weaknesses :
- Équilibre
- Placement des mains
- Joue plus avec les bras qu’avec le reste de son corps
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Paris Johnson est considéré comme étant un Top 5 Tackle offensif (voire Top 3) dans ce processus de Draft 2023. L’un des deux Buckeyes à se présenter au poste cette saison, il est malgré tout attendu plus haut que son désormais ancien coéquipier et Tackle Droit, Dawand Jones. Doté de bras immenses de 92.6cm et d’une envergure de 2.16m absolument phénoménale (c’est pour référence seulement 5cm de moins que Giannis Antetokounmpo), Paris Johnson associe ces caractéristiques physiques hors-normes à des bonnes capacités footbalistiques. Il est un joueur qui, malgré son mètre quatre-ving dix-huit, est capable de jouer bas et de garder son leverage. Il dispose aussi d’une mobilité qui lui permet d’être actif sur protection de passe, de bien bouger et se déplacer, avec en plus de cela des mains qui restent actives.
Paris possède une capacité à lutter contre les joueurs qui « bend » bien sur pass pro, grâce à une bonne force dans le haut du corps et des hanches fluides.
Tout cela est bien entendu rendu possible par un footwork de qualité. Il n’arrête presque jamais ses jambes sur ses blocks, que ce soit sur situation de course ou de passe, celles-ci restent actives. Et de ce fait, Johnson réussit à créer du déplacement et donc des brèches pour ses coureurs, tandis que sur la passe, il réussit à suivre les défenseurs les plus athlétiques tout en restant relativement bien équilibré.
Mais si Johnson était un si bon prospect sans le moindre défaut, vous vous doutez bien qu’il y aurait un consensus autour de lui, ce qui n’est pas le cas.
Nous parlions d’équilibre justement. Et si souvent il joue très équilibré et bien en place, Johnson peut malheureusement parfois être complètement hors de position, que ce soit sur course (où il arrive en avance ou en retard et avec un mauvais angle, et de ce fait a du mal à bloquer car mal placé) ou bien à la passe (où un gros punch lui fait perdre pied et tomber vers l’avant quand il tente de se replacer), l’équilibre peut parfois être précaire.
Nous avons abordé ses mains qui restent actives, mais le placement de ces dernières peut être douteux. Notamment lorsqu’il bloque un défenseur à l’intérieur, il a tendance à se retrouver avec le bras extérieur au niveau du dos de son adversaire. Là où la situation est un peu plus problématique est lorsqu’il bloque à l’extérieur : il a une tendance à aller essayer de « reach » très loin (ce qui est en soit tout à son honneur puisque lorsqu’il y parvient, il est capable de totalement réduire à néant tout danger que peut représenter son vis-à-vis), et lorsqu’il est en retard ou que le défenseur se bat bien, cette tendance de Paris à aller chercher loin à l’extérieur des épaulières peut conduire à des flags pour holding extrêmement évidents chez les professionnels.
Toujours sur ce fameux placement de mains, on peut voir dans son jeu certaines actions où il va ceinturer le défenseur sur jeu de course, ou (certes rarement) avoir les mains trop hautes, ce qui pourrait conduire à des fautes pour usage illégal des mains sur certains jeux importants.
Enfin, il joue trop avec ses bras, ce qui peut le conduire à se faire battre à cause des points négatifs cités ci-dessus. Ce que j’entend par là, c’est que sur la plupart de ses blocks, Paris va chercher le joueur à bloquer avec ses bras plutôt que de venir le contacter avec son tronc et ainsi être plus fort lors du block. C’est une façon de faire, et vu l’activité de Paris au niveau de son footwork c’est un souci qui pourrait être rapidement corrigé sans pour autant devoir retravailler tout son jeu. En revanche, lorsque l’on a un placement de mains si aléatoire, on s’expose comme je l’ai dit plus tôt à des flags idiots et potentiellement nombreux.
Avec Paris Johnson, on tient ici un joueur aux mensurations quasi idéales : une bonne taille à 6’6’’, de longs bras qui lui permettent de contrer même les pass rushers aux bras immenses, pesé à 310lbs donc de quoi encaisser de jolis bébés et d’avoir la force de les garder près de lui, et en plus de cela doté d’un joli athlétisme et d’un bon footwork. Paris utilise ses jambes constamment et va vite, alors pourquoi ne l’annonce-t-on pas comme étant le premier Tackle de la cuvée ? C’est tout simplement parce que Paris Johnson ne domine pas autant qu’il le devrait et est parfois même inquiétant. Entre son placement de mains franchement aléatoire, ses angles de block pas forcément au top et ses fondamentaux pas non plus optimaux, il lui arrive souvent d’avoir du mal sur certains matchs ou même sur certaines reps où il se fait littéralement battre à plate couture. Pour autant, le résultat global de sa saison reste bon. Dès lors, quand on voit ce qu’il est capable de produire sur un terrain malgré les défauts qui sont les siens, on ne peut que saliver sur son potentiel. Et si l’on ajoute en plus à cela les mensurations et l’athlétisme de Johnson, on comprend mieux sa présence si haute dans la plupart des Boards. Personnellement, je ne m’y risquerais pas à le sélectionner avant la fin du 1er tour.