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Comme d’habitude, commençons à traiter le profil de Jeremy Banks avec ce qu’il fait de bien. On parle d’un joueur très actif même si cette saison il a eu des stats moins bonnes que l’an dernier. Jeremy a une jolie qualité : sa lecture. Il se trompe rarement et c’est très dur de le prendre à défaut sur ce point où il sait se montrer patient et s’assure de reconnaitre ce qu’il se passe avant de prendre une décision. Parfois un peu trop même. 

Autre bon point chez Jeremy, sa capacité à couvrir la passe en situation de zone. S’il doit parfois essayer de se montrer plus patient sur cet exercice afin de ne pas se faire prendre à défaut, force est de constater qu’il est vraiment à l’aise. Il possède des hanches assez fluides, drop facilement en gardant un œil sur le QB et est capable de réattaquer en un éclair sur une cible dont il a lu le tracé. Il fait preuve d’un joli instinct et de très belles capacités athlétiques pour couper les lignes de passe. Il le fait assez souvent peu importe sa position sur le terrain ou la situation dans laquelle il se trouve (Man or Zone coverage, QB Spy and blitz).

Jeremy lutte aussi bien contre les blocks adverses. Il ne se rend jamais et essaye toujours de casser le block avant d’être coincé dedans. Il tend parfois les bras pour créer de la séparation même s’il lui arrive de se faire sortir du jeu en y allant avec l’épaule pour percuter le bloqueur.

Ceci étant dit, passons désormais aux différents points noirs dans son jeu, à commencer par son incapacité chronique à réussir des interceptions. Bien qu’il en ait fait 3 en carrière à Tennessee (2 en 2019 et 1 en 2021), si on ne prend que cette saison, Jeremy pourrait être renommé « Butter finger ». Il en a laissé tomber au moins 2 ou 3 faciles, des lancers droits dans ses mains dont un qui retombe carrément en cloche et passe entre ses bras. Il faudra absolument capitaliser sur ces opportunités pour obtenir une place de titulaires chez les pros. Pour revenir sur sa lecture de jeu, bien que particulièrement bonne, je le trouve particulièrement lent à l’effectuer. Il faut bien faire la distinction entre un joueur patient dans sa lecture et un joueur qui « date » (qui prend trop de temps à effectuer ce qu’il doit faire). Avec Jeremy, il s’agit de la seconde hypothèse. il perd un temps faramineux à faire sa lecture et doit en conséquence réagir souvent en urgence. S’il était légèrement plus rapide sur ses lectures, il serait un tout autre type de joueur.

Jeremy semble manquer de puissance et de force. Il ne représente pas l’archétype de l’Inside LB puissant et dominant face à la course. Son Punch est moyen et ses « big hits » consistent à se jeter le plus fort possible contre le porteur. Avec sa vitesse, cela marche quelques fois mais on est loin de ressentir une domination. À titre de comparaison, Owen Pappoe (LB Auburn), qui a sensiblement les mêmes mensurations, semble beaucoup plus fort et puissant.

Jeremy est moyen en couverture d’homme à homme. S’il est capable de suivre des joueurs rapides grâce à son athlétisme, il est soit trop impatient et se fait avoir dans la profondeur ou trop patient et laisse son joueur seul. Et c’est sans parler de ses angles de poursuite. Que ce soit ses angles d’ouverture en cover man to man ou bien ses angles de poursuite classiques, Jeremy devra travailler. C’est encore trop juste et il fait parfois des choix étranges. Il laisse beaucoup de place au porteur pour courir avant de réattaquer full sprint en retard. À d’autres moments, il laisse le porteur prendre 4-5 yards gratuits en restant à son intérieur et en l’accompagnant en trottinant. Jeremy a aussi du mal à se replacer face au jeu quand il est en poursuite afin de ne pas se faire avoir à son intérieur. Il doit apprendre à plus être sous contrôle.

Il n’est pas un bon Blitzer non plus bien qu’il ait beaucoup été utilisé ainsi chez les Volunteers. Il se repose trop sur ses capacités athlétiques, arrive souvent trop haut et essaye de passer en force la OL sans grand succès.

Enfin, son Form tackling est clairement à retravailler. Il passe le plus clair de son temps à engager les porteurs de balle à l’épaule, arrive parfois trop haut et essaye de plaquer avec ses bras plutôt qu’avec le torse. Le problème est que face à des porteurs plus puissants ou tout simplement meilleurs techniquement, son taux de réussite au placage pourrait chuter. Certes, il sera là pour prendre une assist quand le jeu se jouera dans la boite mais sur des situations de 1vs1, il pourrait en être toute autre chose. 

Jeremy est typiquement le genre de joueur difficile à pronostiquer car il a de vraies qualités mais aussi des défauts importants. Si on peut très bien penser qu’il pourrait progresser, le fait qu’il aille sur ses 24 ans ne plaide pas en sa faveur et pourrait bien freiner des équipes. Pour conclure, Jeremy Banks pourrait bien intéresser une équipe en milieu/fin de draft à la recherche d’un Buck LB (le 2eme ILB d’un défense Nickel) ou OLB sur des défenses à 3 LB classiques. Le travail à fournir et son âge risquent de jouer en sa défaveur. Son manque de statistiques pourrait aussi inquiéter certains front offices.

Si l’on peut en partie expliquer son manque de stats par rapport à 2021 par le fait qu’il ait eu moins de temps de jeu à cause/grâce aux gros scores infligés par Tennessee, il a aussi eu quelques blessures et des absences inexpliquées par les médias et le coaching staff. Attention donc aux mystères qui pourraient entourer Banks et déplairent aux franchises NFL. Selon moi, il pourrait valoir un 4ème tour si l’on prend en compte son âge et les petites choses autour du joueur et de son développement. Je ne serais pas étonné de le voir chuter. Ainsi, je pense qu’un 5ème tour pourrait être le bon spot pour aller le chercher.