Jay Ward, Safety, LSU (Senior)
Rayane M
À l’approche de la Draft NFL 2023, The Trick Play vous propose de vous plonger au mieux dans cet évènement si particulier. Découvrez les futures stars (ou désillusions) de la NFL grâce à nos « scouting reports », les présentations détaillées des meilleurs joueurs universitaires. Aujourd’hui, on retourne du coté de Baton Rouge pour vous présenter l’un des capitaines des Tigers de LSU, le polyvalent Jay Ward.
Points forts :
- Run support actif
- Solide en couverture
- Bon athlétisme et bonne agilité
- Leadership
- Good Football I.Q.
- Polyvalence dans le Secondary
- Bonne technique de Press
Weaknesses :
- Technique de plaquage qui laisse à désirer
- Agressivité parfois trop importante
- Certains aspects de ses couvertures à revoir
- Lectures lentes
TTProfil
Comme pour tous les joueurs qui sont passés sous ma loupe, j’ai essayé au maximum de rester objectif avec le cas de Jay Ward et ça n’a clairement pas été chose aisée pour moi tant il est devenu un favori des fans au fil des ans passés à Baton Rouge.
Pour commencer, il est impératif de parler de l’activité de Jay sur le Run support, c’est quelque chose qui lui tient vraiment à cœur et il a compris qu’en étant hyperactif dans ce secteur de jeu il avait moyen de faire basculer le Momentum de certains matchs. Ainsi, il n’hésite jamais à tout donner lorsqu’il arrive au plaquage, quitte à parfois donner son corps à la science. Il est agressif et volontaire sur ses poursuites, ce qui le rend toujours utile lorsqu’il est sur le terrain.
Coté athlétisme, Ward n’est pas en reste. Sans être un cador sur ce point, ses performances restent tout à fait correctes. Il est plutôt rapide et agile, deux choses que l’on demande le plus souvent à un DB. Ceci dit, il manque toujours de force et de poids pour être une vraie menace sur le Run support quand il est positionné au poste de Safety. S’il est certes très actif, il n’empêche que lorsque je vous dis qu’il envoie son corps à la science, c’est loin d’être une blague. Il prend parfois vraiment très cher en voulant arrêter le porteur de balle.
Il est temps de parler de sa capacité à couvrir et, une fois de plus, on peut dire qu’elle est très correcte mais qu’elle est variable selon ce qu’on lui demande de faire et surtout à quel poste. Grace à ses hanches plutôt fluides, il réussit à bien réattaquer une fois le ballon lancé et il le fait vite. De plus, il dispose d’une bonne capacité à jouer en Man to Man, en particulier quand il est placé en tant que Boundary CB (le CB placé du petit coté du terrain), et sera bien moins intéressant en Field CB (CB ayant la charge de couvrir la plus grosse partie du terrain et, donc, à qui on demande le plus de skills de couverture, plus souvent appelé CB1 ou Shutdown CB) où il n’a à mon sens ni les capacités athlétiques, ni le talent en couverture pour pouvoir réellement dominer. S’il se débrouille vraiment bien en Man to Man lorsqu’il est placé petit coté, c’est avant tout grâce à une bonne technique de Press où il est capable de rester bas et garde ses jambes actives tout en suivant bien son vis-à-vis. C’est très solide sur certaines reps.
Autre point qui favorise l’adaptation de Jay en NFL : sa polyvalence dans le Secondary. Nommez un poste existant chez les DB, Jay l’aura été au moins un match lors de sa carrière universitaire et si cela a été possible, c’est avant tout grâce à un vrai bon Football I.Q., ce qui n’est pas donné à tous les joueurs. Grosse polyvalence et Q.I. Football développé, voila comment on s’assure au moins d’une place dans un effectif.
Enfin, le point le plus important chez Jay est son Leadership. C’est un leader né ! Il a su prendre sous son aile la nouvelle génération de DB de LSU suite au départ de toute la team 2019, il était toujours le premier à se tuer aux entraînements et à ne pas se cacher sur le terrain malgré des limitations certaines. Jay a toujours fait passer l’équipe et les besoins du programme avant lui et c’est bien pour ça qu’il a su gagner le cœur de tous les fans des Tigers et saura gagner le cœur des supporters de la franchise dans laquelle il tombera.
Jay Ward a de vraies limitations, à commencer par sa technique de plaquage qui peut parfois laisser à désirer. Il doit absolument être plus appliqué car il possède encore de mauvais réflexes de son passé de CB et il n’est pas rare de le voir rater complètement des plaquages.
Pour ce qui est de ses couvertures, si Jay sait se montrer patient et intelligent, son agressivité prend parfois le dessus. Il essaye de Jam (puncher un joueur qui sort en tracé de passe afin de casser le timing entre lui et le QB) un WR ou un TE lancé. Le problème est que vu que Jay n’est pas le plus physique ou le plus fort ça ne sert pas à grand chose. De plus, il le fait parfois en plantant ses pieds dans le sol, ce qu’il le force à s’arrêter complètement. Il prend donc logiquement du retard sur la route du receveur et laisse ainsi une opportunité au QB d’ajuster une balle sur lui.
Ce qui nous amène au problème de Jay qui représente certainement son plus gros red flag : son surplus d’agressivité. CQuand Ward joue pour une équipe, il est prêt à tout pour en défendre les couleurs et le soucis est que parfois cela mène à des mauvais gestes qui ne sont pas forcément nécessaires. C’est d’ailleurs souvent le cas sur les matchs à hautes intensité et face à des rivaux. Il faut aussi reconnaitre que c’est parfois « too much » et que ça lui a déjà coûté des flags vraiment bêtes. Pour rester sur son agressivité et l’envie qu’il montre pour défendre la course, il faudra travailler sur le fait de ne pas trop croquer sur les Play-action or RPO qui peuvent être bien plus nombreuses en NFL que ça n’a été le cas en College Football.
Jay devra faire attention à un petit point technique qui aura son importance chez les pros face à des QB vétérans. Il tente souvent de rester face au jeu le plus longtemps possible afin de pouvoir lire l’entièreté du terrain mais parfois cela a pour incidence de le ralentir un peu trop. Cela permet aux QB de le menacer sur des lancers profonds. De ce fait, Jay aura un vrai travail à effectuer sur sa manière de lire le jeu.
Jay Ward est l’archétype même du soldat capable d’entrer par la petite porte de la NFL pour finalement avoir un rôle bien plus important. Son atout numéro 1 : sa polyvalence. Si en terme d’athlétisme, on est loin d’être dans le haut du panier, cela reste tout à fait correct et avec un 40 yards couru en 4.55 en plus d’une jolie explosivité, nul doute qu’il saura faire son boulot s’il est utilisé correctement par ses coachs. De la même manière que Cordale Flott drafté l’an dernier par les Giants, tout dépendra de ça. La grosse différence entre les deux est que Flott n’avait pas du tout cette polyvalence. En effet, si Ward pourra être un Nickelback très solide, il a montré cette saison qu’il pouvait être bien plus. Étant notamment aligné en tant que Field Safety en début de saison (l’équivalent d’un Free safety) et où il a été bon malgré des schémas qui le faisaient principalement redescendre sur des zones intermédiaires et laissait les CB de LSU en 1vs1 sur les passes profondes. Il a aussi pris le rôle de Field CB contre Georgia sur le match le plus important de l’année pour les Tigers lors du SEC Championship Game, autrement dit le rôle que l’on donne à son Shutdown CB normalement et, là encore, il s’en est bien sorti. Quand on voit en plus sa capacité à être très agressif et volontaire sur la courset, il n’aura aucun mal à briller en tant que Boundary Safety (Strong safety) ou Boundary CB (CB petit côté donc avec moins de terrain à couvrir). On se retrouve en définitive avec un joueur de 23 ans capable de jouer les pièces de rechange dans un Secondary. Au grand minimum, il servira donc dans une rotation pour commencer et je suis persuadé qu’en se stabilisant à un poste, Jay pourrait être capable de vraiment progresser dans la bonne structure. Il est peut être l’une des bonnes affaires de cette Draft. Perso’, je ne serais pas contre le fait de dépenser un choix du 3ème jour même assez tôt. Sa value se situe pour moi entre le 4ème et le début du 5eme tour.