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Pour ceux qui me suivent sur les réseaux ou qui auraient eu l’occasion de me parler des joueurs qui m’avaient tapé dans l’œil en vue de la Draft 2023, le nom de Dorian Williams ne vous est pas inconnu. Le LB de Tulane à été absolument impérial multipliant les grosses actions pour aider la Green Wave à faire une splendide saison 2023. Splendide est un aussi adjectif qui décrit parfaitement la saison de Williams : 81 plaquages solo (3ème de tout le pays), 5 sacks, 2 fumbles forcés, 2 interceptions, et 7 passes défendues. Le moins que l’on puisse dire : il est complet. Ce qui nous intéresse est la raison pour laquelle Dorian a été en mesure de faire une saison comme celle ci et s’il sera capable de la reproduire chez les pros.

D’abord, évoquons son très bel athlétisme. Dorian est largement capable de défendre sideline to sideline sans aucun problème. Il sait démarrer fort et être explosif. De plus, il réussit à conserver sa vitesse de pointe sur longue distance. Il se rend ainsi très actif sur le Run stop et semble être partout. Même s’il sait qu’il ne sera pas le plaqueur, il n’hésite pas à venir bas pour percuter les bloqueurs et, donc, stopper leur progression sur la LoS lors des jeux de courses. Cela permet à ses coéquipiers d’aller au plaquage plus facilement.

Dorian Williams est un LB violent et agressif, qualités inhérentes au poste. Il est très agressif au plaquage, veut plaquer fort et saper le moral des porteurs de balle en leur montrant qu’il sera là tout le match.

Pour ce qui est de défendre la passe, Williams n’est pas en reste. Capable d’effectuer de bonnes prises de zone courtes et intermédiaires, ce qui est habituellement rare pour les ILB qui sont très forts sur le Run stop. Quand on voit la fluidité avec laquelle il drop en zone intermédiaire et son athlétisme, il n’est pas fou de l’imaginer voir développer son jeu en prises de zones deep (zones profondes) chez les pros s’il doit évoluer dans une défense qui joue de la Tampa 2 ou cherche à répliquer l’un des points qui a fait des San Francisco 49ers la meilleure défense de la ligue en 2022. 

Autre point important à signaler : Dorian Williams est opportuniste. Il sait se créer des occasions de briller en suivant le jeu jusqu’au coup de sifflet, et encore une fois, ce n’est pas une qualité qui se trouve partout.

Enfin, Dorian est un joueur discipliné. Il se montre patient dans son gap de responsabilité sur la course, dans sa zone tout en restant en mouvement afin de shadow (suivre comme son ombre, se déplacer comme s’il était le reflet d’un miroir) son vis-à-vis même si le jeu se prolonge. Encore un très bon point.

Il faut aussi être transparent sur ses défauts. Ses soucis de lecture sont visibles, que ce soit sur son 1er pas ou post-snap : il met du temps à lire le jeu. Il pourra bien sûr s’améliorer selon sa capacité à apprendre et exécuter chez les pros mais, à l’instant T, difficile de ne pas voir cela comme un gros souci. Ses angles de poursuite sont aussi à travailler. Il est agressif et, de fait, lorsqu’il veut vite descendre au plaquage, il peut parfois se retrouver en overpursuit (le fait de se retrouver trop en avance sur son porteur de balle et, donc, la possibilité d’ouvrir le Cutback [possibilité pour le porteur de changer brusquement de direction et partir à l’opposé du plaqueur] au porteur de balle). Ce qui peut le mener à des plaquages manqués. Attention à ne pas faire de raccourcis, Dorian n’est pas un mauvais plaqueur. Il peut juste parfois mal se placer sur ses poursuites.

Malgré ses 5 sacks cette saison et ses 10,5 sacks en carrière, il n’est clairement pas le meilleur blitzer de la cuvée. Sa palette technique sur Pass rush consiste en un seul move : foncer dans le gap tout droit. Si cela a bien marché en CFB, la NFL est un autre monde où les OL sont plus forts, plus puissants, plus rapides, et qui, pour la plupart, ont un meilleur Q.I. Football, lisent mieux les défenses et sont capables de récupérer Blitz, Stunts, Dogs et autre stratégies défensives.De fait, il est possible de voir Williams être sensiblement moins dangereux sur cet aspect de son jeu, du moins sur ses premières saisons.  

Dorian Williams pourrait bien se placer comme l’un des sleepers de cette cuvée. De par son poste, son âge, sa fac’ et la conférence dans laquelle il joue, sa côté sera forcement vue à la baisse. Pourtant, on tient ici un LB qui peut jouer tous les downs, dans tous les packages et s’installer au poste de Mike dans n’importe quelle défense puisqu’il est capable aussi bien de défendre la course que la passe. Les capacités (ou « outils ») qu’il possède sont vraiment bonnes. Bien que je pense qu’il atteindra rapidement son plafond, on est pas à l’abri d’une surprise quand je vois les points sur lesquels il peut progresser. En bref, la réussite de Dorian Williams dépendra beaucoup de son point de chute et de la manière dont il sera coaché. Cependant, il y a une chose dont je suis sûr : les LB de ce genre, ça ne court pas les rues. Encore moins lorsqu’ils peuvent produire « day 1 » et qu’ils risquent de chuter à la Draft pour les raisons susvisées. Si je pense qu’il sera sélectionné au 3ème tour, je ne serais pas surpris de voir sortir son nom dès le milieu du 2ème tour.