Anthony Bradford, IOL, LSU (Junior)

À l’approche de la Draft NFL 2023, The Trick Play vous propose de vous plonger au mieux dans cet évènement si particulier. Découvrez les futures stars (ou désillusions) de la NFL grâce à nos « scouting reports », les présentations détaillées des meilleurs joueurs universitaires. 

Points forts :

  • Puissant/Athlétique
  • Joue très bas/Leverage
  • Équilibre
  • Hands placement
  • Flashes qualitatifs sur certaines reps
  • Bonne vision et lecture

Weaknesses :

  • Punch lent et mou
  • Footwork
  • Activité des mains
  • « Raw » sur le plan technique

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Avant son très joli Combine, peu de gens avaient Anthony Bradford dans leur collimateur. En effet, sur une Ligne Offensive de LSU qui n’était pas l’une des meilleures du pays cette saison, Bradford n’est pas sorti du lot et ne s’est pas révélé non plus. Pour autant, il n’en reste pas moins un joueur intéressant, à la fois puissant, massif et costaud, Anthony est capable de déplacer du monde sur le jeu de course et de ne pas subir en protection de passe. De plus, il est très rare de le voir perdre la bataille du « leverage ». Il joue très bas et, de fait, dispose d’un très bon leverage qui, couplé à sa puissance, le rend très dangereux. Si le fait de le voir jouer bas est si impressionnant, c’est surtout qu’il est capable de le faire en restant la plupart du temps bien en équilibre, il n’a pas tant besoin que ça de se jeter pour créer des brèches.

Si Bradford est un joueur assez propre au niveau des pénalités, c’est parce que la majorité du temps, il place bien ses mains, et s’il peut parfois se manquer, il n’en garde pas moins un bon placement. Pass blocker correct, ce que j’ai aimé chez Bradford sur ses différentes reps en Pass pro, ce n’est pas tant son niveau global mais plutôt le fait qu’il soit capable d’avoir des flashes d’excellente qualité. Mais cela est aussi le cas sur des jeux de course, et c’est un point à garder en mémoire, car il est aussi capable d’y produire des reps de très bonne facture, et parfois s’approcher de reps que l’on pourrait qualifier de « Elite ».

Pour finir avec les bons points de Bradford, il faut noter sa bonne vision et sa bonne lecture lors de situations de combo (double teams) ou de « blitz pick-up ». Une fois de plus, nous ne sommes pas sur un niveau top classe, il peut parfois se faire battre, mais dans l’ensemble il reste vraiment bon.

Vous commencez à connaitre ma façon de faire et après les bons points viennent souvent les mauvais, et parmi les mauvais points de Bradford, on va immédiatement noter un manque de niveau sur son footwork. Trop souvent ses jambes se stoppent après quelques pas. Si Anthony n’a pas d’assignation qui lui demande de monter au second rideau sur un jeu de course, il va juste garder ses jambes actives jusqu’à son premier joueur à bloquer puis s’ancrer dans le sol. Même chose sur sa Pass pro, il a cette même tendance à stopper ses jambes après quelques secondes de jeu afin de s’ancrer dans le sol. Si sur certaines reps cela lui permet « d’éteindre » le défenseur, sur d’autres, face à des joueurs qui eux n’arrêtent pas leurs jambes, il se retrouve en retard et mis en difficulté.

De plus, son punch est vraiment lent et très mou, ce qui permet aux défenseurs de lui chasser ses mains bien trop souvent à mon goût. De ce fait, Bradford se retrouve souvent battu à cause de ça. C’est son principal défaut et c’est flagrant en situation de protection de passe car c’est là qu’il se retrouve le plus souvent à puncher bras tendus. La grande majorité de ses reps manquées sont dûes aux deux précédents points, son punch mou et mal « timé » et son footwork.

Ajoutons à cela des mains qui sont peu actives et qui cherchent trop peu à travailler de manière technique et propre, et on finit par voir que Bradford est un joueur encore trop « raw » sur le plan technique.

S’il n’est pas un joueur très technique, nous avons avec Anthony Bradford un joueur qui axe vraiment son jeu sur ses capacités athlétiques, une grosse puissance brute et une bonne dose d’agressivité. En somme des qualités qui peuvent plaire à la position. Pour certaines équipes, le manque de technique pourrait faire peur, d’autant plus que Bradford n’est pas le prospect le plus jeune de la cuvée. Pour d’autres avec ce genre de qualités physiques, celui qui s’est classé 4ème OG de la cuvée en score d’athlétisme au Combine (selon Next Gen Stats) représente un projet qui peut encore se développer puisque ses principaux défauts se trouvent du côté de la technique et semblent donc coachables. Une chose est certaine, un peu de stabilité ne ferait pas de mal à Anthony Bradford pour pouvoir se développer plus sereinement, car si il a du potentiel et qu’il est prêt à tout pour aider l’équipe, le fait d’avoir été constamment baladé sur la OL lors de son passage à LSU ne l’a clairement pas aidé (il a notamment joué Guard Droit, Tackle Droit et Tackle Gauche ces 2 dernières années).

J’aimerais vraiment voir Bradford être sélectionné par une équipe « run oriented » et, si possible, sur un schéma de Power Run vertical où il peut se montrer absolument létal pour ouvrir des gaps et monter rapidement au deuxième rideau grâce à sa puissance et son explosivité. Si personnellement je n’ai pas été surpris par ses capacités athlétiques au Combine, je peux comprendre qu’il ait pris de la valeur sur certains Draft Boards. Pour autant, méfiez-vous de la hype trop importante sur Bradford, s’il a certes de vraies qualités il a aussi des défauts importants et qui peuvent être dangereux s’il ne progresse pas rapidement dessus. Une sélection en fin de 3ème tour serait un range plus qu’acceptable pour Anthony, et s’il est disponible après le 4ème tour il pourrait bien être un sacré retour sur investissement.

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