Myles Murphy, Edge, Clemson (Junior)
Rayane M
À l’approche de la Draft NFL 2023, The Trick Play vous propose de vous plonger au mieux dans cet évènement si particulier. Découvrez les futures stars (ou désillusions) de la NFL grâce à nos « scouting reports », les présentations détaillées des meilleurs joueurs universitaires. Aujourd’hui, direction la Death Valley à Clemson pour présenter DE Myles Murphy.
Points forts :
- Âge et gabarit
- Puissant et lourd
- Plutôt bon en gap control, et ce même s’il est engagé dans un block
- Capable d’attirer des double team sur lui grâce à sa puissance, que ce soit contre la passe ou la course
- Takeoff puissant et explosif
Weaknesses :
- Attaque son gap ou son joueur avec l’épaule
- Lecture et Q.I. Football
- Mauvais et hyper statique en couverture de zone
- Palette technique trop juste
- Poursuites et motivation en général
- Mauvais bend
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Myles Murphy… ah la fameuse inconnue de cette Draft 2023 ! Il y en a une chaque année et je crois avoir vu celle-ci arriver de loin. Myles est pour certains un lock Top 10 tant il est une bête physique au gabarit incroyable, le tout en étant encore très jeune et donc très prometteur. Pour d’autres, ce n’est même pas un prospect qui vaut un choix du 1er tour. Pourquoi ce joueur est-il si clivant ?
Pour commencer, il faut parler des points forts de Myles. Outre son gabarit et son jeune âge qui font rêver, Murphy est un joueur ultra puissant. Il est l’archétype même du Power rusher capable sur certains Bull Rush puissants de mettre des OL sur les fesses, et, croyez moi, il n’hésite pas à le faire dès qu’il en a l’occasion. Il aime dominer son vis-à-vis. Chose appréciable chez un DL. Si Myles est capable de mettre des OL sur les fesses, c’est avant tout grâce à un takeoff (son 1er pas pour sortir de sa position) explosif et très puissant. En additionnant cette puissance et son explosivité au départ avec sa force et son poids, il est aisé de comprendre pourquoi Myles s’est spécialisé en power rush.
Au-delà de ses capacités physiques, Myles Murphy excelle dans le Run stop sous toutes ces formes. D’un coté, on a l’explosivité et la puissance du premier pas qui le mettent souvent en parfaite condition pour percer la ligne et aller faire un plaquage pour pertes directement dans le backfield adverse. De l’autre, sa puissance et sa force lui permettent de garder son gap de responsabilité avec brio, que ce soit face à un OL puissant ou même en double team. Il est capable de garder son gap et même parfois de faire le plaquages en étant encore engagé dans son block.
In terms of Pass rush, c’est par contre un peu plus compliqué. S’il lui arrive de faire de jolies choses grâce à son athlétisme et à sa force/puissance, le fait de baser tout son jeu dessus le rend prévisible. De plus, il n’est pas dit qu’il puisse dominer autant des joueurs NFL seulement sur la base de son jeu très physique. Sa palette de mouvements techniques est moyenne pour ne pas dire mauvaise. Aucun mouvement de Speed rush, aucun Counter move, ni même de Power rush où il peine. Son Rip est moyen et il ne l’utilise pas assez, il ne se sert pas de sa force et de son bull rush terrifiant pour passer un push pull. Bref, son seul bull rush ne sera pas suffisant a l’échelon supérieur.
Murphy attaque très (trop) souvent son gap ou son joueur avec l’épaule, suivi d’une tentative de cassage de bras qui ne mène finalement pas à grand chose car il est trop collé au OL. Il facilite grandement la tâche à ses vis-à-vis en décidant de ne pas tendre ses bras pour se séparer. C’est dommage surtout quand on voit la force qu’il peut développer sur les jeux où il se décide à puncher le OL.
Il faut ajouter à ça qu’il a du mal à Bend en bout de ligne. Cela signifie qu’il a du mal à se plier pour passer sous l’OL, il est trop droit et joue trop haut, il n’arrive donc pas a se glisser en fin de mouvement pour aller chercher son sack ou sa pression sur le QB. C’est cette capacité d’un DE ou d’un EDGE à bend qui aide à faire la différence en bout de rush et qui fait la différence entre les bons rushers et les rushers élites.
Si Myles Murphy est un bon athlète, l’impression générale qu’il me laisse sur le terrain n’est pas incroyable. Je l’ai souvent trouvé lourd et peu rapide.
Sa lecture est à travailler d’urgence et d’arrache-pied, elle est mauvaise dans trop de situations différentes. Il n’est pas rare de voir Murphy laisser parfois passer le jeu car il est obnubilé par celui qu’il pense être le porteur de balle. Il coûte un TD à son équipe face à Florida State (voir vidéo) sur une Read option où il décide d’attaquer le Mesh point en tournant ses épaules vers le RB. Le plus drôle est qu’avec son angle d’attaque, même si Jordan Travis avait laissé le ballon au RB, je suis persuadé qu’il ne l’aurait pas eu. Ce n’est ici qu’un exemple parmi beaucoup d’autres.
Cela va de pair avec sa lecture très moyenne mais ses angles de poursuite sont aussi à retravailler. Ils ne sont pas bons et il n’est pas rare de le voir se faire déborder à cause d’un mauvais pas à tel ou tel endroit. De plus, chose qui me rend dingue peu importe le joueur ou la position, Myles choisit les jeux où il veut être acteur. Il y a beaucoup trop de reps où Murphy est passif et où il attend que le jeu vienne à lui, et ça malgré un bon turnover côté Clemson qui lui permet de rester frais. Je n’aime pas. Ça m’énerve vraiment.
Myles Murphy est un joueur assez limité, que ce soit techniquement et parfois même physiquement. Niveau performances athlétiques ou gabarit, d’autres prospects seront plus alléchants que lui et, sur études assez poussées, je n’ai même pas peur de dire que là où je l’ai trouvé le plus performant était quand il se retrouvait au centre de la ligne offensive dans des situations de Run Stop. Myles Murphy brille par sa puissance et sa capacité à créer le chaos sur la ligne de scrimmage. Ainsi, je pense honnêtement qu’un replacement en DE de système 30 ou bien DT Tech 3 sur un front 40 pourrait le révéler comme un tout autre joueur car, à l’instant T, considérer Murphy comme un Edge rusher capable de jouer dans tous les systèmes, au même titre qu’un Travon Walker, va à l’échec. Myles est encore bien trop Raw sur trop de points pour le voir comme étant autre chose qu’un choix de 3ème tour. Mais on commence à connaitre les « enflammades » de la Draft et on peut déjà s’attendre à voir son nom sortir le er soir vu le matraquage médiatique dont il bénéficie depuis le début de la saison.