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C.J. Stroud est le prototype parfait du QB NFL d’un point de vue taille et poids. Il est aussi un très bon athlète, mais n’est pas ce qu’on pourrait considérer comme un QB « double menace ». Il possède une bonne quickness, un bon body control, mais n’est pas un athlète explosif comme d’autres QBs capables de gagner des yards avec ses jambes de manière constante (en attestent ses 136 petits yards glanés au sol pendant ses 3 saisons à Columbus).

La mécanique de lancer de C.J. est bonne, très académique, sans mouvements parasites et compacte. Si je suis perfectionniste, je dirais qu’il manque un peu de rotation du buste pour développer légèrement plus de vélocité dans sa balle et que sa release peut être parfois inconstante notamment sur les lancers sur la gauche. Mais il corrige toujours ce petit défaut dès le lancer suivant, ce qui veut dire qu’il comprend parfaitement l’erreur technique qu’il a commise. Il est globalement très précis et peut effectuer tous les lancers NFL possibles avec un placement et un toucher de balle quasiment élites. Il peut parfois mettre un peu trop « d’air » dans une balle ou manquer de précision, mais cela reste rare et, comme dit plus haut, il corrige toujours ces petites erreurs.

Son footwork et son orientation des hanches sont aussi très bons quand il n’est pas sous pression et puisqu’il est un QB dit “en rythme” (« Rhythm Passer »), lorsqu’il ne l’est pas, c’est là qu’arrivent les problèmes. Ce qui nous amène à son gros défaut : le jeu sous pression. Lorsque Stroud est sous pression, notamment une pression venant des Gaps A (de chaque côté du Centre, donc en face de lui), il a une grosse tendance à paniquer et à faire de mauvais choix. Son footwork se désagrège, donc sa mécanique de lancer aussi. Et C.J. n’étant pas un bon créateur dans la poche, cela pourrait lui poser un gros problème en NFL. Il est à noter aussi que plusieurs fois je l’ai vu éviter le contact, lâcher la balle avant de se faire contacter, ce qui a amené des turnovers. Je ne dirais pas qu’il a peur du contact mais il n’est vraiment pas à l’aise dans l’idée de prendre des coups et de se sacrifier.

Cette faiblesse sous pression est principalement due à une mauvaise lecture de la DL. Faiblesse qui se retrouve aussi dans le jeu de course, puisqu’il a même du mal à lire sur de simples Read Options (lecture simple d’un DE laissé libre avec choix de remise au RB ou de conservation du ballon pour une course QB). Alors oui, C.J. Stroud a joué dans un système « One Read », mais s’il a du mal à identifier la pression en provenance de la DL, il sait en revanche très bien disséquer les couvertures défensives. Je l’ai vu effectuer de très bonnes lectures quand il était dans sa poche sans pression. Il comprend les choses quand on lui donne le temps, et ce n’est pas une qualité que l’on voit chez tous les QBs sortant de l’université.

Je pense que CJ Stroud est un talent de 1er tour mais je ne vendrais pas la maison pour lui. Ses « red flags » autour du jeu sous pression et du manque de créativité, en sachant qu’il a joué derrière une très bonne OL et avec de gros playmakers autour de lui, sont à prendre en compte. Il a 90% de chance de finir dans une équipe avec une OL poreuse et je le trouve encore un peu trop soft et il manque de maturité (même s’il a vraiment progressé cette saison dernière) pour prendre en charge une équipe NFL Day 1. Je préconise au minimum une demi-saison sur le banc pour lui laisser le temps de découvrir et de s’acclimater à la grande ligue. Attention à ne pas trop en attendre de lui, je pense qu’il a les capacités pour être un bon, voire très bon, QB NFL, mais seulement avec du temps et une franchise qui mettra les moyens autour de lui, pas comme cela fut le cas pour son ancien compère QB d’Ohio State, Justin Fields.