Ali Gaye, EDGE, LSU (Senior)

À l’approche de la Draft NFL 2023, The Trick Play vous propose de vous plonger au mieux dans cet évènement si particulier. Découvrez les futures stars (ou désillusions) de la NFL grâce à nos « scouting reports », les présentations détaillées des meilleurs joueurs universitaires. On repart dans le Bayou pour y analyser Ali Gaye. 

Points forts :

  • Grosse présence et activité sur le Run Stop
  • Actif sur le pass rush mais se bat trop avec le OL si on ne lui fait pas attaquer directement le Gap
  • Bon punch initial
  • Bel athlète
  • Peut jouer DE sur un front 30

Points faibles :

  • Fautes bêtes et gestes d’humeur (voir targeting sur Jordan Travis en week 1)
  • Mauvais angles de poursuite, rate des plaquages et des sacks
  • Joue souvent trop haut
  • Tendance à baisser la tête pour engager un block ou un plaquage
  • Palette de technique en pass rush
  • Pas le meilleur 1er pas
  • Joue de manière déséquilibrée
  • Ne joue pas tout ses jeux à 100%
  • Âge

TTProfil

Ali Gaye a un physique monstrueux (6’6 et 265lbs) et un plafond qui, malgré son âge, n’est pas encore atteint. Il l’a prouvé en développant un nouveau style de jeu et un nouveau rôle. Cette saison, il est passé sous les ordres de Matt House qui a décidé de placer B.J. Ojulari, son coéquipier, en tant que spécialiste pass rusher à sa place. Ce n’est pas pour autant qu’Ali a eu un rôle secondaire puisqu’il est devenu l’un des hommes forts de cette défense en prenant une place de DE titulaire sur le front 30 de LSU. 

Gaye sait jouer DE de 30 mais n’a rien perdu des années précédentes où il jouait EDGE de 40. Il est toujours aussi bon dans son rôle de Power Rusher et est capable de « dropper » en zone de temps en temps. Ali a ajouté une sacrée corde à son arc en développant cette habilité à être aligné en tant que DE sur front 30, surtout dans cette ère où les schémas défensifs ne cessent de changer tout en gardant le même personnel sur le terrain. Cela sera apprécié à la Draft. Ajoutons également sa capacité à être aligné sur différentes spécial teams, ce qui fait encore croître sa valeur. 

Malgré les qualités sus-mentionnées, Ali a de nombreux défauts. Le premier, et potentiellement le plus important pour sa valeur, est son âge. Ali est un « super senior » qui a profité de son année d’éligibilité supplémentaire offerte après la pandémie de Covid-10. Il aura donc 24 ans au moment de sa sélection. Il est déjà plus vieux que certains vétérans de NFL et, pire, il aura 25 ans au cours de sa saison rookie. Quand on sait qu’il est un prospect encore très raw à qui il faut encore beaucoup de travail pour exploser, cela pourrait faire peur aux coachs. Il perdra de la valeur. 

Il a des petits soucis au niveau de son Leverage. Il joue souvent trop haut et n’arrive donc pas à gagner cet effet de levier si important sur la position, ce qui le met vite en difficulté. Encore plus dans son nouveau rôle de DE/ED hybride de front 30 lorsqu’il se retrouve à jouer face aux tackles ou en Tech 3 et qu’il doit affronter ce genre de gabarit en face à face. Il a du mal malgré un bon punch et sa force. Il a aussi une tendance prononcée à baisser la tête au moment de contacter le OL adverse mais aussi lors de ses plaquages. En plus de se mettre lui-même en danger, cela lui fait parfois rater des jeux et des plaquages bêtement. Il est un plaqueur correct, capable de mettre de gros hits. Il manque aussi parfois complètement le porteur de balle qui est pourtant largement à sa portée.

Coté technique, il y a aussi du boulot à fournir pour le voir « step-up »… mais il ne part pas de zéro. Il possède un joli swim move grâce à sa taille et sa force mais ne l’utilise malheureusement pas suffisamment. En revanche, il utilise son RIP à toutes les sauces même s’il est loin d’être affiné. Il peut progresser dessus au niveau de la qualité d’exécution. Il ne dispose pas de counter moves qualitatifs non plus. Son spin move est plus là pour la forme car il ne sait pas vraiment l’utiliser. Il le sort de temps à autres sans réellement avoir de plan en tête au moment de le sortir. Il l’utilise même parfois du mauvais coté, ce qui est très drôle à voir. Ali est parfois frustrant car il ne se donne pas à fond jusqu’au coup de sifflet. Quand on voit ses capacités athlétiques, c’est énervant. À l’inverse, il décide à d’autres moments de faire une poursuite à son opposé sur un mec à + de 10 yards de lui et est capable de le rattraper pour faire le jeu, ce qui rend ses jeux off encore plus frustrants. Vu son statut, son style de jeu et son âge, une chose est sûre : s’il veut s’inscrire dans la durée en NFL, il a tout intérêt à jouer toutes ses reps à 100%.

Enfin, il était « l’idiot du village » (on fait dans le politiquement correct) à Baton-Rouge. Il devra absolument tomber dans une bonne structure capable de le faire progresser sur ce point là, car il peut coûter cher en pénalités à son équipe. Ça sera rédhibitoire en NFL. 

Vu ses qualités physiques et athlétiques, il serait un profil de 1st ou 2nd tour s’il avait 21/22 ans car les coachs n’auraient pas eu peur de le prendre en tant que projet. A 24 ans, le joueur au profil de projet devient trop âgé pour le temps que les coachs passeront à le développer, ce qui pose donc la question de son « plancher vs plafond ». Ainsi, il se doit d’avoir un plancher haut. Bien que le sien soit tout à fait honnête, on ne peut pas dire qu’il est haut. Son plafond, en revanche, peut être très élevé. Mais il sera peut être lui aussi vu d’un œil différent à cause de son âge. 

Ali Gaye est un joueur qui a le talent pour sortir au 3ème tour mais, au regard de son âge et de ses soucis de comportement sur le terrain, ça ne m’étonnerait pas de le voir tomber au 5ème tour, voire plus bas. Dans tous les cas, peu importe la franchise où il atterrit, Gaye saura au moins se rendre utile en Special Team

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